27 avril 2007

Le peuple est roi ?


Sûr oui ! Au moins depuis... un mois ?
Certes, certes... le 1er tour est passé et le grand winner de la soirée c'est... le taux de participation évidemment (hihi), les français sont si... français ; j'aime beaucoup ça.

Mais encore. Au coeur du débat : le citoyen, icône traditionnellement très "in" mais uniquement en période électorale, qui est sur le devant de la scène depuis un petit bout de temps. Depuis 2002 peut-être ; ben oui, faut se rappeler à l'époque, une radicalité certaine est arrivée au 2nd tour de la présidentielle et c'est alors qu'on se demanda : "Mince, où est-il le citoyen, celui qui tient la démocratie entre ses mains ?" (La tient-il réellement, d'ailleurs ?)

Bref, depuis un mois, oui, ledit citoyen est chouchouté par nos politiques, on le flatte, le rassure, l'encourage... en d'autres termes, on l'aime. On nous aime. Mais pour combien de temps ?
Et bien... il semble (malheureusement, ce n'est pas une certitude) que les choses évoluent un peu, et ce, notamment par le biais d'un certain Bayrou qui s'est montré, le soir des résultats du 1er tour, plutôt... très fin, en annonçant fièrement quelque chose comme "Nous avons gagné. Plus rien ne sera comme avant". Depuis, le fougueux s'immisce donc (s'incruste ?) dans la confrontation attendue gauche-droite, pour ouvrir le débat (à moins que ce ne soit pour choper quelques places de choix... probablement un peu des 2) et du coup, ben du coup le débat s'ouvre.

Enfin, il s'ouvre... surtout coté PS en fait (ça les arrange un peu, faut dire) parce que l'Ump, et en particulier son candidat, n'ont pas l'air d'apprécier le 3ème Homme de la situation, celui qui a surgit hors de la nuit, pour faire (quand même) l'aventure au galop. En vrai, je crois qu'il boude un peu, Nicolas. "Mais heu, c'est pas du jeu. On devait être que tous les deux d'abord, il a rien à faire là, lui là-bas". Il a la contrariété mauvaise, je l'en remercie car ça fait longtemps : que l'on retrouve un peu de Nico dans cette élection, qu'il redevienne naturel, bordel. Où est-il passé, le bon vieux temps de son ambition débordante et de ses appréciations simplistes et sectaires, le bon temps où il était gracilement grossier et colérique ?

Je ne m'attendais pas à ce petit virage (ma réfléxion politique est assez limitée mais ça fait toujours bien de dire ça) et aujourd'hui, je suis agréablement surprise par ce qui se joue, un espoir peut-être, de malice, d'écoute active, d'élan nouveau...

Moi, naïve ? Peut-être, mais j'ai envie d'imaginer... une politique plus noble pour le peuple, une politique qui, si elle s'unifiait d'avantage, pourrait bien servir d'exemple (une fois n'est pas coutume).

Fin bon, qui vivra... vivra. Une petite note sans gravité pour souligner le mouvement (l'évenement ?) qui se déroule en ce moment. De la fraîcheur politique sans agressivité, du moins de mon petit point de vue.

Sur ce... bonne journée.


22 avril 2007

D-day, doody, doo D-day

Il est bientôt 2 heures du mat et dans quelques heures je vais aller voter. La campagne présidentielle s'est achevée vendredi soir ; depuis, interdiction dans les médias de faire parler les politiques et je me demande si c'est pour que les électeurs aient le temps de poser leurs idées et faire leur choix en toute sérénité. L'électeur serait-il chouchouté ?

Bizarrement et seulement maintenant, je sens que ma voix, ma toute petite voix va peser autant que celle de n'importe qui. L'urne magique reste peut-être encore l'un des derniers lieux d'égalité entre les personnes de ce pays*. Qu'importe ta gueule, ton boulot, ta bagnole ou ton cerveau. Demain, dans l'espace clos, tu ne seras qu'électeur. Tu seras peut-être un cri ou seulement un murmure, mais qui ne sera, ni compté à demi, ni compté pour deux ; tu vaudras autant que l'homme que tu hais et autant que celui que tu admires.

Un jour maybe, quand la démocratie n'existera plus, l'urne sera statufiée, il y en aura dans toutes les communes, sur toutes les grandes places de toutes les villes et nous viendrons y déposer des offrandes, des petits bouts de papier souffreteux, couverts de notre misère.

Si le pouvoir de l'urne est si grand, si noble, si juste, pourquoi n'y croyons nous plus ? S'agit-il d'eux, les politiques, ou s'agit-il de nous ? Et si c'était nous qui avions changé avec notre société ? Ne devenons-nous pas plus paresseux, ou plus exigeants, nous qui vivons au travers de la consommation ? Car la belle Dame sait nous promettre, elle. Et pas n'importe quoi : le meilleur du meilleur... mais pour moi, encore moi et rien que moi.
Qu'attendons-nous au fond ? Un monde meilleur ou une belle petite politique ? Qui pourrait être par exemple plus divertissante, ou plus allégée, ou plus sexy... ou au bon goût de fruits.

A quelques heures de ma prise de position, je me questionne... serais-je à la hauteur ? Ai-je vraiment bien réfléchi ? Et en pensant à qui ? La conclusion, en définitive, c'est qu'on peut bien se dire qu'ils sont tous pourris, ou que ce sont les grandes entreprises qui décident, ou encore que ça ne changera pas grand chose... mais franchement, nous les gens, prenons-nous réellement le temps de penser notre société ? Pour la construire ou la reconstruire ? Pour décider que ces candidats sont légitimes, ou ne le sont pas ?

Pour ma part, je n'ai pas pris grand chose. Juste assez pour ne pas avoir de remords. Et ce soir, ça me semble un peu insuffisant. Mais je vais aller voter quand même. On ne sait jamais. Dès fois que ça disparaîtrait...


* Presque toutes.

15 avril 2007

Eloïse

Eloïse est assise dans un coin de son appartement. Elle est par terre ; elle préfère, pour pleurer. Ca va sûrement passer -ça passe toujours- mais c'est pas pour tout de suite, ça c'est sûr, parce que ce soir elle se noie dans sa tristesse et du coup, ça déborde. Attention, je parle de la tristesse de haut niveau hein, celle qui est largement en dessous de zéro. C’est pas celle qu’on règle d’un p'tit coup de cerveau bien pensé, ça vient du très profond voyez, de là où on ne peut pas vraiment raisonner.

Eloïse est faite ainsi. Son âme est particulièrement jolie, quelque chose de l’ordre d’une pépite. C’est un peu dû au hasard de la personnalité, cette beauté, mais faut dire la vérité, c'est aussi parce qu'elle en a chié. D’ailleurs, si elle ne s'était pas faite écrabouillée il y a quelques années, elle n’aurait pas autant de valeur aujourd'hui. C'est l’étrangeté de la vie, ça. Parfois, les gens qui ont beaucoup souffert deviennent quelque chose de vraiment meilleur, une exception de finesse dans ce monde brutassier. Je vous l’accorde, c’est assez paradoxal comme idée, mais à bien y réfléchir, ce doit être cela qu’on appelle Alchimie : transformer les petits bouts de merde qui nous habitent en éclats de pépite.

Les gens qui connaissent Eloïse savent bien qu'elle est particulière et qu'elle peut supporter beaucoup. Du coup, la plupart s'épanchent sur elle grassement, ils sentent qu'elle peut tout entendre, tout comprendre et donc ils ne l'épargnent pas pour un sou. Mais lorsque c'est elle qui s'effondre -le plus souvent sans raisons, les gens marqués sont comme ça- eh bien personne n'est là, vraiment, pour la ramasser. Parce que quelqu’un de blessé, c’est toujours quelqu’un d’un peu compliqué.

C'est pour ça que pleurer par terre, ça lui plaît bien, à Eloïse. Elle a l'impression d'être un peu moins seule, avec la mère Terre juste sous ses fesses, collée à ses pieds, qui ne la laissera pas tomber. Bon, elle vit au 3ème étage, d’accord, mais par terre, c’est par terre, non ? Oh, je vous en prie, il ne faut pas être si terre-à-terre… hihi.

Je vous vois venir, avec votre petit regard moralisateur, vous êtes en train de penser : « Mais qu’est-ce que t’attend, pauvre buse ? Puisque tu es là, va la consoler ! ». Ah mais je ne peux pas l'aider moi, c’est pas mon rôle je vous f’rais remarquer, je ne suis que de passage, vous savez. Dans cette vie-là ce soir, dans une autre demain, je fais ça de ma vie voyez-vous, je viens regarder ce qui est joli -ou ce qui ne l'est pas d’ailleurs- et puis j’en parle, un peu. Histoire de raconter une histoire, quoi...

Bref, à regarder Eloïse comme ça, je me dis que quand même, l’être humain n’est pas très malin : lorsqu’il découvre un petit trésor, un truc unique qui peut lui faire du bien, la première chose qui lui vient à l’esprit, ce n’est pas d’en prendre soin. Non, il s’agit d’en profiter un max, on est tous comme ça, à se dire qu’un truc aussi bon, faut le bouffer direct parce que vu ce monde à la con, on a bien mérité un petit cadeau. Alors qu’il s’agirait d’être un peu délicat, je ne sais pas moi, commencer par remercier je ne sais quoi d’avoir mis ça sous nos yeux par exemple.

Tiens, je vais faire un peu le papi, mais vous savez, quand j’étais petit, je pensais qu'une fleur, une fourmi ou un caillou, ça ne disait peut-être jamais rien, mais ça pensait beaucoup. Alors je faisais attention à ne pas trop leur manquer de respect, je les câlinais un peu voyez, je leur parlais doucement à l’oreille, parce qu'on ne sait jamais. Un jour, ça peut finir par se vexer et partir loin, si loin qu’après c’est trop tard… on ne se retrouve qu’avec du vide sur les bras. Et croyez-moi, le vide, ça pèse plus lourd que ce qu’on croit.

Bon, c’est pas tout ça mais je vais y aller moi, j’ai d’autres tristesses à aller contempler. Je parle, je parle mais… faut bouloter quand même un peu hein, héhé. Je vais aller chercher d’autres niveaux en dessous de zéro, histoire de raconter d’autres histoires d’âmes en solo. C’est mon boulot. Et pis, vous en faîte pas trop pour Eloïse, elle va reprendre le cours de sa vie. C’est un peu ça, la tragédie : on le sait, qu’elle va aller mieux, alors on la laisse se débrouiller. Remarquez, je suis pas sûr qu'on puisse vraiment l'aider. C'est vrai quoi : les gens blessés, c'est toujours un peu compliqué...

Allez, bonne journée. Et la prochaine fois, j'vous offre le café : c'est plus sympathique, pour discuter.

05 avril 2007

Mon père ce blaireau

Dur d'entamer un message de cette façon mais que voulez-vous, si la nature m'a donné un tas de bonnes choses, elle ne m'a pas vraiment gâtée coté daddy. Non, mon coeur n'appartient plus à papa, ce qui est logique vu les circonstances mais enfin, je ne suis pas là pour rentrer dans les détails...

Mon père est effectivement comme ça : il n'est pas sympa. Et voilà ce qui s'appelle grandir. Savoir dire "Mon père est un blaireau", ce qui n'est pas politiquement correct, mais enfin, il faut arrêter aussi avec ce leurre culturel de longue date : la famille, c'est bien mais dès fois aussi, c'est pourri. Et lorsqu'on parvient un jour à cette grande lucidité, il faut s'armer de courage, oui, car la route va être longue et semée de bûches* avant de parvenir glorieusement, un jour salvateur, à entamer un dialogue posé et réfléchi avec ses parents. Un dialogue qui pourrait, pourquoi pas, ressembler à ça :

"Papa ?

- Oui ??

-Tu me fais chier"


C'est pourquoi, mes amis, je vous invite aujourd'hui à méditer sur la complexité de vos propres rapports familiaux, si, bien entendu, ils ne sont pas déjà simples. Oui, tout de même, il ne faudrait pas non plus se compliquer la vie... enfin surtout lorsqu'elle est jolie.

A bon entendeur,

Bon entendu !**


* : quel joli mot...
** : han, j'l'ai trouvé toute seule, cette feinte. Dingue, non ?