22 avril 2007

D-day, doody, doo D-day

Il est bientôt 2 heures du mat et dans quelques heures je vais aller voter. La campagne présidentielle s'est achevée vendredi soir ; depuis, interdiction dans les médias de faire parler les politiques et je me demande si c'est pour que les électeurs aient le temps de poser leurs idées et faire leur choix en toute sérénité. L'électeur serait-il chouchouté ?

Bizarrement et seulement maintenant, je sens que ma voix, ma toute petite voix va peser autant que celle de n'importe qui. L'urne magique reste peut-être encore l'un des derniers lieux d'égalité entre les personnes de ce pays*. Qu'importe ta gueule, ton boulot, ta bagnole ou ton cerveau. Demain, dans l'espace clos, tu ne seras qu'électeur. Tu seras peut-être un cri ou seulement un murmure, mais qui ne sera, ni compté à demi, ni compté pour deux ; tu vaudras autant que l'homme que tu hais et autant que celui que tu admires.

Un jour maybe, quand la démocratie n'existera plus, l'urne sera statufiée, il y en aura dans toutes les communes, sur toutes les grandes places de toutes les villes et nous viendrons y déposer des offrandes, des petits bouts de papier souffreteux, couverts de notre misère.

Si le pouvoir de l'urne est si grand, si noble, si juste, pourquoi n'y croyons nous plus ? S'agit-il d'eux, les politiques, ou s'agit-il de nous ? Et si c'était nous qui avions changé avec notre société ? Ne devenons-nous pas plus paresseux, ou plus exigeants, nous qui vivons au travers de la consommation ? Car la belle Dame sait nous promettre, elle. Et pas n'importe quoi : le meilleur du meilleur... mais pour moi, encore moi et rien que moi.
Qu'attendons-nous au fond ? Un monde meilleur ou une belle petite politique ? Qui pourrait être par exemple plus divertissante, ou plus allégée, ou plus sexy... ou au bon goût de fruits.

A quelques heures de ma prise de position, je me questionne... serais-je à la hauteur ? Ai-je vraiment bien réfléchi ? Et en pensant à qui ? La conclusion, en définitive, c'est qu'on peut bien se dire qu'ils sont tous pourris, ou que ce sont les grandes entreprises qui décident, ou encore que ça ne changera pas grand chose... mais franchement, nous les gens, prenons-nous réellement le temps de penser notre société ? Pour la construire ou la reconstruire ? Pour décider que ces candidats sont légitimes, ou ne le sont pas ?

Pour ma part, je n'ai pas pris grand chose. Juste assez pour ne pas avoir de remords. Et ce soir, ça me semble un peu insuffisant. Mais je vais aller voter quand même. On ne sait jamais. Dès fois que ça disparaîtrait...


* Presque toutes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Votez, votez !!!!
Tous avec moi:
"LIBEREZ - LES MOULES - DU BASSIN D'AR- CACHON"!!!
C'est vrai, moi aussi je veux m'engager; d'ailleurs j'ai toujours les dépliants du premier tour sur ma table de chevet, ayant un peu omis de les jeter.
Je me réveille donc tous les matins devant arlette, fière, le regard lointain, prête à tout...
C'est vrai que les gros-plan de ce genre ne sont pas forcément très heureux, et on serait vite tenté de lui proposer une bonne séance de gommage.
Mais bon, ses boutons affichent du rouge, c'est déjà ça.

Allez, française français soyont nombreux à nous exprimer au 2nd tour.