28 juin 2009

Les patates sont froides

00h50. Je sirote une bière blonde.
La fumée de ma cigarette, dont le corps crépitant repose sur le cendrier, ondule devant l'écran et Armstrong m'accompagne de sa voix chaude et compacte. Ne me reste qu'à trouver une machine à écrire "old school" et je vais pouvoir écrire mon premier polar.

Si j'écrivais un polar, dans la lignée des classiques du genre avec le pack piano bar-femme mystérieuse-Scotch, j'appellerais ce polar... Les patates sont froides.
Le mot "patate" n'est pas suffisamment utilisé dans le langage narratif, pourtant la patate est rassurante et par là, elle est sous-estimée.
Insérez une Patate dans n'importe quel film un tantinet tragique et l'affaire prend un autre tour, même le temps d'un instant.

Intérieur jour. Dans la cuisine du couple. Un temps maussade à la fenêtre. Ils sont attablés :
"Bastien, te souviens-tu de notre escapade à Deauville ? La pluie, les embouteillages, ces praires malodorantes... tout cela m'a fait réfléchir tu sais. Ce monde est si cynique... Cynique oui, et la vie n'est pas une gare vide, Bastien. La vie est un flan. Et je veux mordre ce flan à pleines dents, tu comprends Bastien ? Je te quitte mon Amour. Je te quitte car je t'aime trop. Tu comprends ?
- ...
- Bastien ?
- Passe-moi les patates."

La patate a du pouvoir. La patate est libre. Vive la patate.

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