07 mai 2006

Conte fantastique (sorti du tiroir)


Il était une fois un petit nem qui adorait courir dans la nature. En vérité, il ne courait pas vraiment : il sautait. Il sautait partout, dans la forêt et près des rivières, sur les troncs d'arbres et dans les fourrés et parfois même, sur les gros cailloux caillouteux du désert de Crevex.

Ce désert était horrible. Pas un être vivant ne s'y aventurait. La terre y était grise, les roches sèches et coupantes. L'herbe y dépérissait et devenait, au fil des années, de plus en plus noire ; bref, c'était l'endroit le plus triste, le plus repoussant et le plus abominable de tout le pays !

Notre petit nem, nommé Jé-dé-Tong, ne connaissait pas les risques qu'il encourait en sautillant dans ce désert. En effet, un énorme rouleau de printemps, vivant dans une mare de mauvais riz cantonnais, guettait les petits nems fristouillants comme Jé-dé-Tong pour les emporter dans sa mare et les faire bouillir. Ce rouleau était cruel, il était toujours de mauvaise humeur mais pire encore, il avait toujours faim !

Ce jour-là où Jé-dé-Tong sautillait de rochers en rochers, le gros rouleau surgît de nulle part et lui sauta dessus pour l'étouffer.

A cet instant précis eut lieu la plus grande bataille jamais livrée de tout le pays.

Le gros rouleau n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste et il fut surpris par cette proie qui se démenait avec tant de vigueur. Notre petit nem bougeait dans tous les sens, se tortillait, griffait son adversaire, le mordillait afin de pouvoir se dégager mais il n'y avait rien à faire : le rouleau était bien plus lourd et commençait déjà à lui enfoncer la tête dans le riz.

Soudain, Jé-dé-Tong se souvint qu'il avait emporté, sur les conseils de son père (un nem bouddhiste fort averti), une paire de baguettes Médine (taille one). D'un geste vif, il sortit les deux bouts de bois et en planta un en plein milieu du front de son rival. Ce dernier, désarçonné, eut un mouvement de recul et notre ami en profita pour se libérer. Désormais, les deux combattants étaient face à face, d'égal à égal.

Jé-dé-Tong se montra alors bien plus malin et plus agile que ce gros rouleau plein de farce. Prenant son courage et sa deuxième baguette à deux mains, il se précipita sur son ennemi en agitant sa dernière arme. En un instant, il découpa le rouleau en petites rondelles et envoya le tout au fin fond de la mare, sans autre forme de procès.

Epuisé mais heureux, il rentra chez lui. Ses parents et sa petite amie, Moa-dé-Sandhâl, furent réellement très fiers de lui. Tous pressentirent déjà que cette histoire seraient contée de génération en génération...

Quant au désert de Crevex ? Il est devenu une magnifique forêt verdoyante où tous les nems se réunissent pour draguer les nouilles.

Morale : pffff, les nouilles...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon boudin !!
T'as ressorti le nem, comme ça me fait plaisir de le relire ! Que de souvenirs !!! C'était la belle époque. On savait déjà pac ce qu'on allait faire de notre vie mais au moins on était à peu près occupées par les cours et puis on se marrait bien. Ca y est, je suis nostalgique maintenant. Ah bah bravo boudin ! Merci !

Anonyme a dit…

j'ai bien rigolé, je l'avais oublié cette histoire...
Pour la peine, aujourd'hui: Bol de riz

Chaw-sété-Sandhâl
(frère de Moa-dé-Sandhâl)

Nat a dit…

Hè bè fada, on est bieng de la mêmeuh famille, cong !

Anonyme a dit…

ça ce fout de la gueule des asiats ici !